mercredi 26 juillet 2006

36 °C à l'ombre !!! alors on reste au frais

Durant deux jours, nous oublions la chaleur étouffante qui rêgne sur le vignoble. On laisse au repos les cisailles et on s'isole au frais dans la cave.
Nous allons dégorger nos Brut Tradition et Brut Réserve. Jérome Barbet est venu installer ses machines dans le cellier. Il est champagnisateur et fait de la prestation de dégorgement chez les vignerons. ils vient régulièrement chez nous dégorger depuis quelques années.
Le dégorgement est l'ultime étape de la champagnisation ou nous allons expulser le dépot contenu dans la bouteille. Une dose de liqueur est ensuite incorporer au vin. Cette liqueur est constituée de sucre de raisins concentrés. La dose sera variable selon l'age du vin et le type de champagne désiré (brut ou demi-sec). Pour le Brut Tradition c'est 9 g/l de sucre et 7 g/l pour le Brut Réserve.
Les 17 000 bouteilles qui sont dégorgées durant les deux jours sont ensuite bouchées et muselées. Elles retournent ensuite plusieurs mois en cave pour se reposer. Elles seront vraisemblablement commercialisées pour les fêtes de Noël 2006.
J'avais pris quelques photos pour illustrer mes propos, ... mais pas moyen de les mettre en ligne. il me semble qu'il s'agit d'un problème chez mon hébergeur.
Si vous avez des conseils à me donner je suis preneur. Je suis vigneron avant tout et malheureusement pas un grand informaticien.

vendredi 21 juillet 2006

Journée technique Veuve Clicquot 2006

Après un petit déjeuner vite pris, je suis parti hier matin vers 6 heures du matin, pour retrouver un groupe de vigneron champenois, à Epernay. Plusieurs cars nous attendaient pour prendre la direction du vignoble de Chablis.

Nous pressurons pour la maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin depuis plusieurs années. Cette célèbre maison de négoce champenois a pris l’habitude d’inviter ses partenaires pour diverses occasions durant l’année (dégustation des vins de base au printemps, exposition artistique à Paris, etc.…).
Elle organise également, une journée technique dans un vignoble tous les ans. Cette journée très prisée des vignerons est une occasion de plus pour sortir de son vignoble et d’échanger avec les collègues des autres régions viticoles. Nous discutons, écoutons, et donnons nos réflexions sur les différents sujets climatiques, environnementaux ou économiques qui font l’actualité de la vigne et du vin.

Nous arrivons à Chablis vers 9 heures et prenons un café avant de partir sillonner le magnifique vignoble chablisien sous un soleil de plomb. Après une courte présentation de l’appellation par le Président du syndicat de défense de l’appellation Chablis, Gilles Fèvres, différents ateliers de réflexion nous sont proposé : Stratégies de lutte contre les ennemis de la vigne et gestion du sol, innovation en viticulture de précision, approche des enjeux importants sur le qualité de l’eau.

Nous prenons un déjeuner pique-nique au lieu-dit les clos qui est un des sept grands crus de Chablis. L’apéritif au Champagne Veuve Cliscquot Millésime 1990, le repas au Chablis vieilles vignes 2002 de la Chablisienne. Ce dernier remarquable de fraicheur et de pureté est un enchantement.

Vers 14 heures 30, nous partons pour le site de la Chablisienne. Cette cave coopérative vinifie les chardonnays provenant des 1400 hectares de vignes de leurs adhérents dans des locaux ultra modernes. David Delaye, œnologue à la chablisienne, nous guide dans une visite enjouée et passionnée des installations oenologiques.

La journée se termine bien évidemment par une dégustation des différents vins que propose la coopérative à la vente. Mention spéciale au Chablis premier cru Beauroy 2002 aux arômes de fleurs blanches. J’ai également craqué pour quelques bouteilles du très célèbre Château Grenouille 2002 : ce vin à la robe vert doré est encore un peu fermé mais il est bâti pour la garde.

Après une journée bien rempli et aussi chaude, nous mangeons sur place et reprenons le car pour un retour vers 22 heures à Epernay.

dimanche 9 juillet 2006

orage de grêle (suite et fin ... enfin j'espère)

Cela fait maintenant une semaine que l'orage de grêle est passé. Le beau temps est revenu et les travaux dans les vignes ont repris leur cours : rognage, cisaillage, traitement,...

J'ai pris ces photos dans les vignes voisines de mes parcelles. Les dégats y sont plus impressionnants.

Les grains éclatés commencent à sècher.

Il faudra surveiller la pourriture grise de très près.

Ces photos se passent de commentaires.

La vigne soigne ses plaies, aidée par les multiples attentions du vigneron.

Pour certaines, il faudra plusieurs années pour sans remettre.

jeudi 6 juillet 2006

Et sa continue

Cela fait maintenant trois jours que les orages jouent avec nos nerfs. Encore une violente averse ce midi qui ne fait qu'empirer la situation dans le vignoble. Les chemins sont impraticables, les traitements avec les tracteurs enjambeurs sont impossibles mais pourtant nécessaires. Seul l'hélicoptère peut intervenir entre les averses.

La météo annonce une amélioration qui tarde à arriver, il va falloir être patient et croiser les doigts pour que cela s'arrête.

mercredi 5 juillet 2006

Orage de grêle (constat)

L’orage de grêle qui a frappé mardi soir a été particulièrement violent sur les villages de Leuvrigny et Festigny. La grêle, lorsqu’elle sévit, prend parfois des couloirs assez étroits. J’ai eu la chance de ne pas avoir de vignes situées dans ces terribles couloirs de glace.

Ma parcelles la plus touchée est « les Châtaigners » au dessus de Festigny : Ce n’est pas très facile, mais j’estime les pertes entre 30 et 50 % de raisins.
C’est déjà beaucoup, mais je peux me considérer heureux au regard des vignes alentours qui sont, pour certaines, complètement ravagées.

Le plus difficile dans de telles catastrophes, est que la vigne va mettre plusieurs années à s’en remettre. Les raisins de l’année sont totalement perdus, mais les brins sur lesquelles nous allons tailler cet hiver, sont marqués et parfois même déchiquetés par la grêle. Il sera alors délicat de sélectionner les bois de tailles et la récolte de l’année prochaine sera également difficile.


Les vignobles de Chavenay et de Venteuil, n’ont pas eu de grêle, mais des trombes d’eau ont fait raviner les vignes. Des tas de sarments, de cailloux mêlés à de la boue se retrouvent maintenant au bas des vignes. Il faudra plusieurs journées de pelle et de pioche pour remettre ces vignes en état.

En discutant avec des vignerons rencontrés au coin d’une vigne, je m’aperçois que mon cas n’est pas très dramatique. Certains collègues, n’ont pratiquement plus de récolte.

Posséder des vignes dans différentes communes et sur plusieurs coteaux est une grande chance et une richesse gustative pour la réalisation de nos assemblages.
Mais cela permet aussi de diluer le risque de ce prendre un orage. Il est rare de voir tous les crus subir de telles catastrophes en même temps.



Je n’ai pas beaucoup de photos à présenter car mon appareil est apparemment perturbé par ce qui vient de nous arriver (il est comme son maître).

Je mettrais les photos plus impressionnantes de la grêle dès que possible.

mardi 4 juillet 2006

orage de grêle

A l’heure où je tape sur mon clavier, un orage est en train de s’abattre sur Venteuil et son secteur. Le tonnerre déchire le ciel noir accompagné d’éclairs très luminescents.
Des trombes d’eau descendent du ciel, accompagnées de quelques grêlons.

J’ai déjà appris que sur le secteur de Leuvrigny et Festigny la Grêle avait été beaucoup plus violente. J’irais voir demain à la première heure les ravages de cet orage sur ces villages où nous possédons plusieurs parcelles.

Après un tel épisode climatique, il va falloir traiter pour protéger la vigne des maladies. Le mildiou retrouve, en effet, des conditions favorables pour son développement. La vigilance est de rigueur.

Je mettrais les photos des premiers constats demain.

Je ne vais sûrement pas bien dormir cette nuit.
(c’est aussi ça le métier de vigneron….).